CHAPITRE 1

L’origine de nos recherches sur le territoire de La Grande Motte est issue d’une fascination, celle du sable transformé en béton de manière irréversible.

Le Tropique Du Yucca questionnait ce qui se jouait à rebours du balnéaire et interrogeait le potentiel à faire décor de l’architecture et du paysage. Les murs aveugles, les toits terrasses enclavés, les architectures qui entravent l’horizon devenaient pour nous des espaces réceptacles pour y insérer nos nouvelles fictions. Au sommet des pyramides de La Grande Motte, on cherchait un décor pour de nouveaux cultes. Le bâtiment Le point zéro, premier édifice expérimental de la ville, s’est trouvé un des lieux principal de nos mises en scène où nous avons fait intervenir un groupe de danseurs. Guidés par des consignes d’improvisation simple, les mouvements étaient dictés par les divisions de l’espace cadré. Ensuite, nous avons créé des costumes. Vêtus de toile peinte en camaïeux et dégradés de gris, les danseurs sont apparus comme une communauté « d’anti vacanciers » qui habitent un certain envers du décor. Les problématiques soulevées par ce projet pilote : les corps-objets-sculpture qui évoquent pour nous les corps pétrifiés, calcinés, piégés de Pompéi, la statuaire grecque antique ou encore les formes molles de Claes Oldenbourg, nous ont amené à réfléchir à la question de son absence et ses possibles stratégie d’apparition et de disparition.

©Emma Charrin & Olivier Muller